Agnès de ci de là Varda




2011
Agnès Varda
Documentary Series - 5 Episodes


Episode 1

Après une virée à Berlin, Agnès s'attarde dans le désordre magnifique de l'atelier de Chris Marker. Elle se promène dans Second Life où ce cinéaste qui "pousse la discrétion jusqu'au secret" mène une vie parallèle. 

Puis, elle prend le train pour Nantes où l'on "célèbre" les vingt ans de la mort de Jacques Demy et les cinquante ans de Lola : flash-mob, émouvants plans du visage d'Anouk Aimée passage Pommeraye, détour par les chantiers navals où s'ébrouent désormais de gigantesques animaux marins mécaniques et séjour revigorant au musée des Beaux-Arts. 

Au Lieu Unique, où s'expose un Pierrick Sorin courant à contre-sens sur un 33-tours ou crachant obstinément sur un écran, Agnès Varda pousse dans ses retranchements ce plasticien qui avoue "aimer faire le mariole, mais le mariole un peu dépressif". 

La cinéaste se rend ensuite au Portugal, où Manuel de Oliveira lui chipe sa caméra et improvise une danse, avant d'explorer une de ses obsessions préférées : que s'est-il passé avant et après une photo ?

Entre deux voyages, Agnès Varda surveille la repousse d'un arbre dans sa cour. En même pas trois mois, il a retrouvé son feuillage. Dans le film, "cela se montre en moins de deux minutes". Rompue aux acrobaties spatio-temporelles sur l'écran et dans la vie, la réalisatrice a condensé en un joyeux carnet de bord les voyages des deux dernières années : rencontres de hasard, visites des artistes qu'elle apprécie, dialogue improvisé ou fidèlement entretenu. Munie d'une petite caméra, elle scrute et commente "des visages et des mots, des musées, des fleuves et des oeuvres". Partout, elle filme la vie et l'art contemporain, en donnant la parole à des artistes comme Soulages, Boltanski, Messager, mais aussi Monsieur Bouton, fibulanomiste lyonnais, ou Kikie Crêvecoeur, artiste bruxelloise. Des fragments d'art et de vie qu'elle assemble avec une stimulante liberté.


Episode 2

L'artiste majorquin Miguel Barceló montre à Agnès Varda les outils qu'il élabore lui-même pour peindre des gorilles, des animaux marins ou des tomates écarlates. La cinéaste se rend aussi à Bruxelles, à l'inauguration du musée Magritte. Pour l'occasion, Harari a conçu une vidéo qui permet de faire défiler sur les murs de la ville les pipes, chapeaux et autres parapluies immortalisés par le peintre. La réalisatrice rend visite à un ami fidèle et charmeur, le créateur multiforme Hans Ulrich Obrist, qui l'avait incitée à se déguiser en artiste contemporaine grâce à un costume de patate en 2003, lors de la Biennale de Venise. La rencontre avec Christina, une journaliste, est l'occasion d'inverser les rôles : Agnès assaille de questions cette jeune femme qui a réalisé un film sur l'importance des cheveux, la perte graduelle des siens et ses conséquences.


Episode 3

Dans ce troisième épisode, Agnès Varda se rend à Cologne, à Saint-Pétersbourg, à la foire de Bâle, et invite Christian Boltanski et Annette Messager à déjeuner dans sa cour. "Hélène Louvart, chef-opératrice des Plages d'Agnès avait préparé un éclairage raffiné de ce déjeuner de soleil avec de grands draps tendus au-dessus de nous. Soudain, pluie intense. Abrités, on a continué à tourner. La pluie s'entend... soit. Tout à coup, une rigole qui s'était formée au bout du drap s'est déversée dans le col de Christian. Il a fallu arrêter. 

Quels mots de lui avons-nous perdus ? Nous avions quand même enregistré : 'C'est l'idée de Kantor. C'est qu'on porte tous un enfant mort en nous... La première chose qui meurt en nous, c'est nous enfant et on le garde... On a tous un cadavre de nous-mêmes enfant en nous qui revient de temps en temps.'"



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